Les cadres ont toujours la cote

Publié le par Stéphanie Fougeras

L'Apec publie ce mercredi son enquête annuelle sur le marché de l'emploi des cadres. Bilan avec Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche à l'Association pour l'emploi des cadres. 

Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche à l'Apec.

Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche à l'Apec.

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Quel a été l'impact de la crise sur les recrutements en 2011?

En 2011, l'emploi des cadres confirme sa bonne tenue. Quelque 181.340 recrutements ont été réalisés, contre 164.600 en 2010. Ces embauches sont en grande partie liées aux investissements dans les entreprises privées. En septembre 2008, la faillite de Lehman Brothers et la crise financière avaient provoqué un effondrement de l'investissement en 2009, avec un effet immédiat sur les embauches. L'investissement est reparti en 2010, et cette amélioration s'est confirmée au premier semestre 2011. Un ralentissement s'est toutefois fait sentir au second semestre.  

Quelles sont les prévisions pour cette année?

Pour 2012, les prévisions restent importantes, avec une forte incertitude liée notamment à l'impact des prochaines élections. Dans le privé, en France, on attend entre 164.000 et 195.000 recrutements de cadres. 

Comment devrait se comporter le secteur industriel?

L'industrie a généré une augmentation de 17 % des embauches de cadres l'an dernier, et présente des marchés à deux vitesses. D'un côté, des secteurs porteurs qui recruteraient davantage de cadres en 2012, comme l'aéronautique et les matériels ferroviaires, mais aussi les équipements électriques et électroniques. De l'autre côté, l'automobile, dont les embauches de cadres ont progressé l'année dernière par rapport à 2010, recruterait moins de cadres en 2012, comparé à un an plus tôt. Les postes à pourvoir dans ce secteur sont davantage dans les centres de R&D et les bureaux d'études qu'à la production. 

Et les services?

Les services assurent toujours deux recrutements de cadres sur trois. Les activités informatiques et les télécommunications restent en pointe, avec plus de 31.000 recrutements, en hausse par rapport à 2010. Il s'agit en majorité de cadres informaticiens et commerciaux. Cette année, le conseil et la gestion des entreprises recruteraient près de 11.000 personnes, autant qu'en 2011. 

La crise a-t-elle fragilisé le recrutement de cadres dans la banque et la finance?

Les gels d'embauche ont surtout affecté la banque d'investissement et de financement. Dans les activités de front office, les besoins de remplacement des personnes partant à la retraite sont toujours importants et les réseaux continuent à se développer. La banque pourrait recruter jusqu'à 10.000 cadres, autant qu'en 2011, et l'assurance, plus de 4400 cadres, soit un peu plus qu'il y a un an.  

L'ingénierie et la R&D poursuivent-elles leur ascension lente, mais régulière?

Ces activités de services se maintiennent à haut niveau, avec 24.900 embauches de cadres en 2011 et plus de 25.000 embauches prévues cette année. On peut y voir les effets positifs des politiques en faveur de la recherche, tels que le crédit d'impôt recherche et le développement des pôles de compétitivité, lancés en 2004. 

Quelles sont les professions les plus sollicitées?

Les commerciaux et les ingénieurs vont être à nouveau très courtisés en 2012. Les entreprises prévoient de recruter entre 33.000 et 39.000 commerciaux. 

Les jeunes diplômés vont-ils avoir des difficultés à décrocher leur premier emploi cadre?

En 2011, les jeunes diplômés ont bénéficié à plein de l'amélioration du marché de l'emploi cadre. Près de 38.000 d'entre eux ont été recrutés sur des postes cadres, soit 13% de plus que l'année précédente. Malheureusement, en 2012, les jeunes diplômés risquent bien d'être les premiers à subir le ralentissement des recrutements, comme cela est le cas dès que la conjoncture est moins favorable. 

Publié dans Emploi des cadres

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